Extrait des Monographies-Souvenirs (1914-1918) :
Propos liminaires
Quarante-quatre noms figurent sur le monument au mort de la commune au titre du premier conflit mondial. Sans
vouloir créer une quelconque hiérarchie, observons que six sont ceux de natifs du village mais l’avaient quitté avant
1914. Six autres n’y résidaient pas eux- mêmes mais avaient eu soit des parents soit des grands parents qui y étaient installés, en résidence principale ou secondaire.
La population de Nanton selon le recensement de 1911, était au total de 902 habitants, dont 304 au bourg. Si l’on fait abstraction des installations de familles nouvelles entre 1911
et 1921, on a compté parmi les résidents 32 décès imputables à la guerre sur environ 156 hommes en service armé, tant
ceux appelés avant 1914, que ceux mobilisés la même année et ceux appelé s entre 1915 et 1918.
Il y eut, ne l’oublions pas, les blessés, les invalides de guerre, ou ceux que les archives accessibles ne permettent pas de retrouver, les traumatisés dont la réintégration familiale et sociale
fut difficile, voire en partie impossible. En évoquant d’abord les morts, cela ne signifie pas que la commémoration du centenaire du début des hostilités ne s’ouvre pas à tous, sans exclusive.
Sur le monument communal ont donc été gravés quarante -quatre noms, selon des regroupements par année de combat, et, en principe,
dans la chronologie temporelle des disparitions. Toutefois, il est apparu lors de la constitution des monographies, que cette chronologie n’était pas totalement exacte. Outre des
erreurs possibles, une explication est vraisemblable, notamment pour les disparus sur le champ de bataille, les décisions de justice pour rendre officiel un décès ont parfois été prises des
années après.
Parfois aussi l’orthographe des noms n’est pas strictement celle de l’état civil. Le plus gênant dans quelques cas a été l’abréviation du
prénom gravé, surtout quand aucun prénom de l’état civil ne correspond avec certitude à cette abréviation. La perte de la mémoire locale est sans
doute une interprétation plausible de ces quelques difficultés d’identification formelle.
La constitution des monographies a été rendue possible grâce au recours aux services d’archives, dont il est rappelé qu’ils restent propriétaires des données qu’ils mettent à
disposition ou en ligne sur le réseau internet (Cf. le § « Les sources des monographies » page 34).
Sur le plan déontologique, il va de soi que des données trop personnelles que certains documents pouvaient contenir n’ont pas été reproduites, car relevant, du point de vue de l’auteur, des
sphères familiales si celles -ci subsistent.
Par ailleurs, l’ouvrage constitué n’a aucune vocation à connaître une exploitation lucrative. Il ne peut
cependant, à l’exception de la commune de Nanton, être reproduit sans le consentement de l’auteur. La commune a toute faculté de le transposer sur son site internet. Elle a aussi toute latitude
pour le tenir à disposition de ceux, notamment explorant leur passé familial, qui souhaiteraient en prendre connaissance ou en avoir des extraits.
Dans le même esprit, des données recueillies sur les mobilisés et les appelés en cours de conflit pourront faire l’objet d’un autre document-souvenir.
Ceci permettrait de souligner combien la vie locale a pu être déstructurée par un effort de guerre ayant concerné au
total plus de 150 hommes résidant à Nanton.
Qu’il soit enfin permis à l’auteur et ceux qui lui ont apporté leur concours d’avoir pensé à leurs ascendants et proches parents en effectuant ce travail de mémoire.
L’auteur : Serge Duriaud avec le concours de Maurice et de Pierre Moreau (octobre 2015)